mardi 3 octobre 2000

Mandawa Castle, Mandawa

"Tout village est mon village et tout homme est mon frère"
Proverbe indien

Fresques à Nawalgarh
La nuit a été un petit peu difficile, peut être les effets du décalage horaire, ou plutôt à cause du bruit étourdissant de la climatisation ! Mais bon, une bonne douche à l’eau froide et on retrouve vite ses esprits. Départ à 8h30 en direction de Nawalgarh, gros bourg de 30000 âmes situé à 20km de Mandawa et que l’on appelle « la ville au 100 Havelis ». Notre chauffeur ne connaissant pas trop la région, il nous conseille d’enrôler un guide, de préférence à l’extérieur de l’hôtel pour éviter de payer le prix fort. Dès que nous passons les portes du « Castle », un jeune homme s’engouffre tranquillement dans notre Ambassador. Il s’appelle Salim et nous servira de guide aujourd’hui.


Une demi heure de route plus tard , nous arrivons à Nawalgarh, où Salim nous fait découvrir les fresques extérieures de quelques hautes maisons. Nous rentrons dans l’une d’elle, où moyennant quelques roupies, un vieil homme en pagne blanc poussera quelques portes, nous permettant d’accéder aux étages supérieurs afin d’admirer le panorama sur la cité. Quelques mètres plus loin, nous accédons au « Podar Haveli », entièrement rénové par ses riches propriétaires qui l’ont transformé en école. Nous sommes accueillis par un homme portant une marque noire sur le front ainsi qu’une fière moustache. Il dit descendre des guerriers rajputes ce dont je ne doute plus lorsqu’il reprend à l’ordre quelques écoliers turbulents que notre présence amusait beaucoup.

Que dire de notre passage dans le bazar de la ville ? Spectacle ahurissant ou cochons, chiens, ânes, vaches et dromadaires errent librement autour des étals fréquentés par des femmes qui dissimulent leurs visages tannés par le soleil derrière de lumineuses parures. A quelques mètres de là, Salim nous entraîne dans une maison obscure. Nous passons de couloir en couloir, montons quelques marches pour aboutir dans une sombre gargote. C’est du mois ce que j’imagine en voyant un alignement de Pepsi le long d’un comptoir . Après avoir échangé quelques mots en Hindi avec un vieil homme chauve et barbu, notre guide attrape un jeu de clés que lui lance un jeune enfant puis se dirige vers le fond de la pièce en nous demandant de le suivre. Une fois la porte ouverte, nous débouchons sur une pièce ronde entièrement peinte de miniatures et incrustée de dorures et de miroirs (en provenance de Belgique !). Vraiment amusant et assez kitsch ! Après avoir contemplés ce spectacle étonnant, j’offre une tournée générale de soda dans cette taverne un peu glauque, servie par le fils infirme du vieil homme. Ames sensibles s’abstenir ! Nous retrouvons notre chauffeur pour la tournée des forts de la région. Le « Roop Niwas Palace » de Nawalgarh avec son admirable fontaine et son charme désuet, le «Dundlod Fort » qui possède un hall mélangeant le style Indien à du mobilier louis XV, et le « Munkundgarh Castle » qui jouit d’agréables patios aux couleurs pastels.

Il est bientôt 13h30, Salim, qui vient d’une famille d’artisans de Mandawa - c’est du moins ce qu’il prétend - nous propose de passer par l’atelier familial pour prendre un thé. Rencontre avec le père à l’œil malicieux, qui nous présente une série de dessus de lit : 700 Rs la maharaja size ! Malgré un marchandage féroce, je n’obtient que 600 Rs pour un dessus de lit en coton imprimé, sous le regard amusé de l’assemblée. Le père se compare alors à un ballon, qui pour respirer à besoin d’air. Il considère qu’avec ma proposition, il n’a pas assez d’oxygène. Amusante parabole ... De retour à l’hôtel, je commande des pakoras, sorte de petits beignets de choux à la sauce piquante. Un délice !

Laure a envie de faire une petite brasse mais l’hôtel ne possédant pas de piscine, nous décidons d’aller faire un tour au « Desert Resort » à 2km de là. Notre chauffeur étant souffrant depuis ce matin, nous lui avons proposé de se reposer le reste de la journée. Nous grimpons alors à l’avant d’une Jeep mise à disposition par l’hôtel pour rejoindre le complexe : il y a intérêt à bien se tenir ! Arrivé sur place nous découvrons un superbe site pur style rajpute du désert et une adorable piscine dominant la campagne environnante. Après cet agréable moment de détente et une conversation avec le très affable maître des lieux, nous reprenons la direction du « Castle », toujours en Jeep, mais cette fois conduite par un vieux rajpute en uniforme de l’armée indienne visiblement plutôt habitué à manier les dromadaires ...

Voilà, j’en ai fini avec cette journée, je pose mon stylo. Le soleil est presque couché, au loin retenti un « Allah akbar » au son des hauts parleurs de la mosquée. Un aigle virevolte autour du donjon où nous nous prélassons. Il est temps de retourner dans notre chambre pour passer une chemise et s’enduire de citronnelle avant le repas. Laure trouve que les roupies s’envolent un peu facilement. « Ten roupies » pour le petit népalais qui décapsule notre pepsi, « Ten roupies » pour le chauffeur de la Jeep, « Ten roupies » pour la jeune danseuse. C’est vrai que pour nous autres européens, ses pratiques sont assez peu usuelles mais je crois que si on ne joue pas le jeu, on n’a pas grand chose à faire dans ce pays ...

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