jeudi 5 octobre 2000

Deoki Niwas Hotel, Jaisalmer

"Trois sortes de gens entrent partout: Un guerrier, un savant, une femme"
Proverbe Indien

Le Fort de Jaisalmer
C’est de la terrasse de l’hôtel que j’écris ces quelques lignes. Au programme de la journée étaient prévus plus de 330 km pour rallier Bikaner à Jaisalmer, soit près de 7h de route ! Pour tout arranger la chaleur est au rendez-vous et le paysage n’est pas des plus riant. A 150 km de Jaisalmer, nous effectuons une pose déjeuner à Pokaran, célèbre pour être le site où a été expérimentée l’arme nucléaire indienne. Le dernier essai date de 1998 alors ne nous y attardons pas trop ! Et finalement, au bout de l’interminable ligne droite apparaîtra la forteresse, tel un mirage dans l’horizon… Bienvenue à Jaisalmer, « the golden city ».


Nous nous installons au Deoki Niwas Palace, petit bâtiment en grès jaune situé au pied de la ville basse. Après une heure de repos, nous reprenons la route en direction de Khuri, petite oasis au cœur du désert du Thar. La route qui y mène est bonne, et après une heure de trajet, nous décidons d’emprunter les moyens de transport locaux pour accéder aux dunes de sable afin d’admirer le coucher de soleil sur le désert. Sur les conseils de notre chauffeur, nous décidons d’enfourcher deux chameaux, accompagnés de deux guides rajputes. Nous prenons donc la direction des dunes à quelques 3 km du village. J’ai hérité d’un chameau peu coopératif, qui grogne sans cesse et qui est plutôt agité. Celui de Laure est beaucoup plus cool. C’est finalement agréable de monter ces créatures. Nous sommes désormais au trot, je tourne la tête pour admirer le soleil rouge qui se couche sur la steppe aride. Nous croisons des femmes aux parures pastel, qui portent les fagots de bois qui alimenteront le foyer du repas familial. A quelques mètres de nous se prélasse un paon, animal caractéristique des campagnes du Rajasthan. Nos montures se dirigent vers les hauteurs, afin de jouir du meilleur point de vue possible sur le désert. Pour dire vrai, nous ne sommes pas les seuls à fréquenter ce lieu privilégié, mais la magie de l’endroit fait que l’on oublie tout ce qui nous entoure pour ne retenir que la quiétude qui mène à l’apaisement de nos sens. La nuit est tombée maintenant, et c’est dans l’obscurité que nous regagnons le village, où nous dégustons un succulent Massala chay, un thé aux épices agrémenté d’un nuage de lait. Retour à la réalité lorsqu’il nous faut passer à la caisse. N’ayant naïvement pas négocié le prix au préalable, le propriétaire des chameaux demande 250 roupies par personne, soit environ 40 francs pour 2h de ballade. Cette somme est nettement supérieure à ce que préconise le Lonely Planet, mais l’homme argumente que la période de sécheresse du mois d’août a été difficile pour lui et ses chameaux. Lui faisant comprendre que j’étais conscient que le prix demandé était excessif, l’affaire s’est terminée à 450 roupies. Après réflexions, ce n’est finalement pas si énorme ...

Le retour vers Jaisalmer ne fut pas de tout repos. La nuit semble avoir survoltée notre chauffeur qui fonce plein phare sur la petite route qui nous ramène vers la citadelle. Il s’en faut de peu pour qu’il ne perde le contrôle de la voiture à deux ou trois reprises. Arrivés à l’hôtel, nous décidons de prendre un repas végétarien sur le toit de celui-ci. Nous dégustons un Aloo jeera (pommes de terre au cumin) et un Malai kofka (boulettes de légume à la sauce afghane). Le tout est fort goûteux ! Nous tombons de fatigue, à demain.

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